Article rédigé par Adam Mizner en anglais, traduit par Julien Desbordes.
Article original : https://discovertaiji.com/fr/blog/timing-placement-and-power
Lorsque je donne des cours ou des stages de Tai Chi Chuan (Taijiquan), je mets toujours l’accent sur les trois principes du timing, du placement et de la puissance. Ces trois compétences ne sont pas seulement fondamentales pour acquérir des compétences réelles en Tai Chi Chuan, mais aussi pour appliquer avec succès n’importe quelle technique d’art martial.
TIMING
Bruce Lee et d’autres artistes martiaux célèbres parlent souvent de la vitesse comme de l’un des éléments les plus importants pour bon artiste martial. Ce n’est pas faux, même si je dirais que le timing est plus important que la simple vitesse. Il est certainement possible de rater la cible parce qu’on arrive trop tôt ou qu’on est trop rapide.
C’est pourquoi nous devons nous efforcer de maîtriser le timing plutôt que la simple vitesse. Lorsque nous arrivons ainsi « à l’heure », notre adversaire est là où nous l’avons perçu et notre technique n’est ni précoce ni tardive. Dans le tai chi chuan, ce « temps correct » est le moment où l’adversaire est « tombé dans le vide », où il est déséquilibré et figé ou doublement lourd. C’est le bon moment pour attaquer et terminer la confrontation. De nombreuses attaques livrées au mauvais moment ne sont pas aussi efficaces qu’une attaque livrée à temps, qu’elle soit rapide ou lente.
PLACEMENT
La compétence la plus souvent négligée dans l’entraînement aux arts martiaux modernes est celle qui consiste à être au bon endroit au bon moment, et pas seulement à appliquer la technique au bon moment. Cela concerne le jeu de jambes, l’angle d’attaque, la distance et aussi la zone d’impact. L’entraînement pour développer cette compétence de placement est affiné et perfectionné dans le tai chi chuan dans l’arène de la pratique de la “poussée des mains“. C’est dans ce domaine que nous pouvons étudier et intégrer les différentes positions du corps, leurs avantages et leurs inconvénients.
La “poussée des mains“ permet de s’entraîner en toute sécurité et de se familiariser avec la gamme de combat rapproché et personnelle du tai chi chuan, une gamme qui est partagée par très peu de styles, quelque part entre le corps à corps et la distance de frappe. Cette amplitude du Tai Chi nous donne l’avantage de pouvoir frapper ou projeter sans changer de distance et nous maintient dans une portée que la plupart des adversaires ne connaissent tout simplement pas.
Lorsque votre placement est correct, vous exploitez naturellement la faiblesse de la structure de votre adversaire tout en capitalisant sur la force de la vôtre. L’application de Da ou Fa vous laissera dans une structure parfaite, ni confinée ni trop étendue et le placement et l’angle du corps et des bras doivent vous rendre aussi sûr que possible, tout en étant capable d’appliquer votre technique sur l’adversaire.
PUISSANCE
Il est dit dans les arts martiaux chinois que le Gong Li ou la puissance est la compétence la plus importante qu’un artiste martial puisse posséder. Je considère que c’est absolument vrai et dans mon enseignement et mon entraînement, je consacre beaucoup d’efforts au développement de la puissance.
Imaginez un combat avec un petit enfant qui possède de nombreuses techniques, qui a un bon timing et un bon placement mais qui manque de puissance. L’enfant serait incapable de terminer le combat et nous, en tant qu’adultes, nous pourrions facilement le vaincre simplement avec de la puissance, même avec peu de technique. Cela illustre l’importance du Gong Li ou de la puissance dans les arts martiaux.
Waijia cultive le Gong Li avec de nombreuses méthodes, y compris en travaillant avec différents types de poids et des entraînement à la résistance, des sacs de frappe pour développer une puissance de coordination de tout le corps et le conditionnement du corps pour rendre le corps dur et résistant aux impacts. Dans les écoles de Neijia, le développement du Gong li est tout aussi important, mais la méthode pour l’atteindre et le type de force que nous générons sont très différents. C’est là que la différenciation entre Jin et Li devient importante. Alors que Li est généré par la contraction des muscles et l’accélération de la masse, Jin est généré par la libération de la tension et la propagation des ondes de force à travers le corps. Ce sujet dépasse le cadre de ce court article, nous pourrons l’aborder dans un futur article.
Pour des raisons pratiques, dans le Tai Chi Chuan, le jin est cultivé par la pratique des postures debout, la pratique des formes et parfois des armes lourdes. Bien que le jin soit cultivé dans ces entraînements en solo, c’est dans la pratique en duo de la poussée des mains et du fajin que l’on apprend à affiner cette puissance et à l’appliquer en fonction du moment et du lieu. Lorsque ces trois compétences (timing, placement et puissance) sont réunies, on obtient la puissance presque magique et sans effort qui fait la renommée du tai chi chuan.
Dans la vidéo ci-dessous, vous pouvez voir une démonstration du “timing, placement et puissance“
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